Cette année nous avons eu au Festival la visite de Sacha Tolstoi, ami et cousin de Prince Lobanov-Rostovski, notre président du Jury.
Sacha qui assisté à une bonne partie de la journée du jury et de la remise des prix nous a livré son souvenir littéraire.
1er festival de peinture en plein air dans le Vexin normand.
Une « petite fumée blanche » aurait bien pu s’élever dans le ciel pour
indiquer que le jury avait fini de délibérer et que le palmarès avec
la liste des prix du 1er Festival de peinture en plein air allait être
enfin communiqué au nombreux public qui se pressait à la porte de la
salle des fêtes d’un village discret de Normandie.
C’était le 26 août dernier, à l’heure de l’Angélus, et nous n’étions
pas à Rome pour fêter l’élection d’un nouveau pape mais à Lyons la
forêt, vieux village situé dans les profondeurs du Vexin normand à une
centaine de kilomètres de Paris.
Cerné par l’une des plus grandes forêts d’hêtres d’Europe, plantée par
l’intendant Colbert pour subvenir à la construction de mâts de navires
de la flotte du roi Soleil, ce village charmant connu pour ses
célèbres halles et le pittoresque de ses maisons normandes du XVII et
XVIII ème siècles, formant cercle autour de l’ancienne motte féodale,
avait été choisi pour la tenue du 1er Festival International de
peinture en plein air. Des personnages célèbres y avaient laissé leur
trace : entre autres Maurice Ravel, le peintre Jean Dolfus, Paul Emile
Pissaro, et les cinéastes Jean Renoir et Claude Chabrol.
À vrai dire, Anna Filimonovna, l’initiatrice de cette manifestation
artistique pas comme les autres, n’en était pas à sa première édition,
ayant déjà concouru à l’organisation de quatre Concours du même type à
Fourges (situé à quelques kilomètres de Giverny, patrie du peintre
impressionniste Claude Monet). Mais cette année, ses ambitions se
voulaient être au-delà des limites d’une simple manifestation
artistique. En effet, le programme était doté de stages, de séances de
peinture en plein air, d’expositions annexes et de visites
touristiques diverses. Se déroulant sur un territoire élargi proche de
Giverny, berceau de l’impressionnisme, ce Festival réunissant 90
peintres amateurs et professionnels venus de quinze pays différents,
nombreux de l’Europe de l’est, venait de trouver là son nouveau
quartier général.
Le thème choisi était « terre et ciel » et non plus « le portrait au
bord de l’eau », comme cela avait été le cas l’an passé. Thème ardu
qui a permis de faire la part du bon peintre de celui qui ne l’est pas
encore. Beaucoup se sont essayés, certains avec succès, d’autres moins
Presque identique à celui de l’an passé, le jury composé d’Adrienne
Desbiolles, propriétaire d’une galerie d’art en son château de
Saint-Crespin, du Prince Nikita Lobanov-Rostovsky, collectionneur et
grand connaisseur de l’art décoratif russe, ainsi que d’un nouveau
venu, le critique d’art Rafael Pic, ne s’est guère trompé en désignant
les lauréats amateurs et professionnels de ce nouveau Festival. Invité
à participer aux délibérations à titre d’écrivain, sans toutefois
avoir droit d’y apporter ma voix, j’ai, à une exception près, fait le
même choix que les membres du jury. J’ai été conquis par le prix «
Jeune » attribué à une jeune fille d’origine russe (Pauline Umanets)
de moins de vingt ans dont il est permis d’espérer qu’elle ira loin
dans l’art de la peinture figurative. Le 1er prix professionnel a été
attribué à un peintre chevronné de nationalité turc Fatih Basburg
tandis que le 1er prix amateur était décerné à une jeune novice russe
Olga Ganic.
Le Festival s’est conclu sous un ciel bleu de fin d’été dans l’espoir
de le voir s’amplifier l’an prochain avec la venue de peintres
anglo-saxons dans cette région enchanteresse dont nombre de
compatriotes britanniques, nonobstant le Brexit, ont choisi de résider
à l’année. Leur présence ainsi que celle des descendants d’américains
ayant participé au débarquement sur les côtes françaises lors de la
seconde guerre mondiale confirmera, s’il en était encore besoin, que
l’Art ne possède pas de frontières.
Sacha Tosltoï